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Il vous arrive de prendre la première bouchée de votre assiette puis de prendre la dernière et de vous demander ce qu’il s’est passé entre les deux ?

Vous vous dites que manger en pleine conscience est la solution mais cela vous paraît impossible à faire dans votre quotidien ?

Pas d’inquiétude, je vous explique tout et vous verrez que vous êtes faite pour ça ! (Si si, vraiment)

1. C’est quoi manger en pleine conscience ?

Commençons par le commencement, ça veut dire quoi manger en pleine conscience ?

La pleine conscience est un état mental dans lequel on ne se projette ni dans le futur ni dans le passé, on est dans le moment présent. Comme dit maître Oogway dans Kung Fu Panda : le passé est derrière, le future est mystère, aujourd’hui est un cadeau, c’est pour cela qu’on l’appelle le présent.

L’idée donc, c’est d’être là, à l’instant T et d’accueillir ce qu’il se passe en soi et autour de soi. Sans jugement, simplement en observant avec bienveillance.

Comme si vous regardiez par la fenêtre du train les paysages défiler. Vous êtes attentive et neutre sur ce que vous observez. En pleine conscience, c’est pareil, ressentez, écoutez, observez, savourez sans porter de jugement.

Sans porter de jugement, c’est à dire ?

Le jugement vous emmène automatiquement loin de l’instant présent.

Par exemple, si vous vous dites que vous ne devriez pas manger ce moelleux au chocolat parce que vous allez grossir vous allez dans le futur. Le fait de grossir est hypothétique, en réalité vous ne savez pas ce qu’il va se passer.

A l’inverse, il peut vous arriver de vous dire que vous ne devriez pas manger de fromage ce soir parce que vous en avez déjà mangé à midi, hop tout à coup vous êtes dans le passé. Ou lorsque vous vous regardez dans le miroir le matin et que vous vous dite « je n’aurais pas du prendre cette pizza hier soir ». C’est pareil vous voilà dans le passé, bien loin du présent.

Ce que n’est pas la pleine conscience

Avant d’aller plus loin je voudrais préciser ce que N’EST PAS manger en pleine conscience, certains utilise cela à mauvais escient dans un but de restriction qui n’est pas en accord avec la pleine conscience.

  • Ce n’est pas une méthode pour maigrir. Manger en pleine conscience c’est être connecté à ses besoins, la perte de poids n’est pas le but.
  • Ce n’est pas une méthode pour manger moins. Je vois souvent des personnes montrer qu’en mangeant en pleine conscience elles ne finissent pas leurs assiettes. C’est tout à fait possible, mais encore une fois, ce n’est pas le but.
  • Ce n’est pas s’isoler de ses proches pour manger dans le silence. La pleine conscience est tout à fait compatible avec une vie active et/ou une vie de famille.
  • Ce n’est pas faire des repas qui durent des heures dans un état de conscience modifié. Un repas sur le pouce peut être fait en pleine conscience.

Pour résumer manger en pleine conscience, c’est être présente lorsqu’on mange pour pouvoir profiter avec ses 5 sens du repas tout en ressentant ses signaux internes et en étant attentive à ses envies et ses préférences.

Quoi ? Ça vous paraît impossible ?

Ne vous inquiétez c’est plus simple que ça en a l’air.

2. Pourquoi manger en pleine conscience ?

Avant de tout vous dévoiler sur la manière de manger en pleine conscience, je voulais répondre à la question « mais pourquoi faire ? »

Pourquoi on en entend beaucoup parler, pourquoi c’est utile et pourquoi c’est un outil de la thérapie de l’Alimentation Intuitive.

Avez vous déjà eu la sensation de ne pas avoir vu passer votre repas ? D’avoir mangé la première bouchée puis d’être passé sans vous en rendre compte à la dernière ? De sortir du repas non satisfaite et pourtant avec cette sensation d’avoir un poids sur l’estomac ?

C’est normal. Quand vous mangez en dehors du moment présent, vous êtes déconnectée de vos besoins, dans ces cas là vous avez tendance à manger au delà de ces besoins, ce qui explique l’inconfort digestif. Cela explique aussi la non satisfaction et donc l’envie de grignoter qui suit.

Manger en pleine conscience permet de profiter de tout le repas. De vivre une expérience agréable en vivant le repas et non pas en le subissant. D’être satisfaite et de se sentir confortable, et non déconnectée et « trop lourde ».

Les pensées parasites ?

Si dans vos premières expériences de pleine conscience vous observez des pensées de culpabilité ou d’auto-jugement, c’est ok, c’est normal.

Cela vous permettra de les identifier et ainsi de pouvoir travailler dessus : notez les simplement pour en prendre conscience.

Une fois ce travail effectué, vous pourrez choisir de manière éclairée (c’est à dire en fonction de vos gouts et de vos besoins) les aliments que vous allez manger. Vous pourrez faire confiance à vos signaux corporels et ainsi retrouver de la satisfaction, du plaisir à manger.

Faire confiance à ses signaux, à ses besoins, à ses envies, les écouter permet de respecter son corps et au final d’être en paix avec soi et avec son alimentation. C’est tout cela la thérapie de l’Alimentation Intuitive, c’est pourquoi la pleine conscience est aussi présente dans ce processus.

3. Comment manger en conscience ?

Est-ce que tous vos repas doivent durer 3h ?

Est-ce que vous devez manger en silence sans conjoint/conjointe et sans enfant pour le restant de vos jours ?

Non bien sur que non.

Si vous décidez de vous lancer dans l’expérience de manger en pleine conscience après la lecture de cet article, vous allez sûrement vous posez milles questions et vouloir faire attention à tout.

C’est tout à fait normal, vous voulez faire les choses bien, voire les faire parfaitement bien. Mais bon, vous êtes humaine (enfin… je crois ?) et la perfection n’existe pas.

L’idée c’est de profiter du moment, d’améliorer votre expérience de repas afin que vous puissiez ressentir de la satisfaction et du plaisir à manger.

Vous n’avez rien à faire

En réalité pour manger en pleine conscience vous n’avez rien à FAIRE, vous avez plutôt à DÉFAIRE.

  • se défaire de la culpabilité,
  • se défaire des liens que vous faites entre cette part de quiche et le reflet du miroir,
  • se défaire de la liste des choses que vous devez finir avant d’aller vous coucher.

Toutes ces choses parasitent votre expérience du présent et ainsi brouillent vos ressentis. La culpabilité par exemple, vous fait ruminer en permanence, vous oblige à vous poser mille et une questions. Elle vous oblige à vous juger, à vous déprécier, elle prend aussi la décision de vous laisser manger ou non tel ou tel aliment. Votre corps lui n’a plus son mot à dire, ses besoins sont mis en sourdine et passent au second plan.

La seule chose que vous avez à faire au final, c’est vous défaire de toutes les injonctions, de tous les jugements internes que vous vous portez. En défaisant tout ça vous allez naturellement retrouvez la connexion avec vos besoins et surtout-vous même. Votre corps, lui, sait toujours ce dont il a besoin. En faisant taire toutes ces voix dans votre tête, vous allez pouvoir de nouveau l’écouter. Vous n’aurez rien à faire, votre corps sera là pour vous guider.

Au cours du process vous allez apprendre à ressentir ce qu’il se passe en vous pendant les repas. Au début vous allez avoir besoin d’y prêter beaucoup d’attention, puis cela va devenir un réflexe. Cela va redevenir naturel pour vous. Vous pourrez ainsi manger consciemment tout en discutant avec les personnes qui sont autour de vous.

Redevenir naturel ?

Oui oui, RE-devenir, parce que c’est ce que vous faisiez bébé et enfant, profiter de chaque instant sans culpabilité. La pleine conscience est notre état naturel.

J’aime bien utiliser la comparaison avec l’apprentissage de la conduite : au début vous êtes hyper vigilante et très concentrée, puis avec le temps vient l’aisance. Et tout en restant concentrée sur la route vous êtes capable de chanter votre chanson préférée ou bien de discuter passionnément avec les personnes autour de vous.

Le seul défaut de cette comparaison c’est que manger consciemment est inné alors que conduire ne l’est pas.

4. Quelques exercices pour manger en pleine conscience

Je vous propose deux petits exercices pour vous plonger dans l’expérience :

  • Premier exercice : au cours du repas, essayez de trouver 2 choses à ressentir pour chacun de vos sens (2 goûts, 2 odeurs, 2 sons, 2 textures, 2 visuels). Si vous avez l’occasion de partager votre repas avec une ou plusieurs personnes, transformez le moment en dégustation de Top Chef. Savourez, échangez sur ce que vous voyez, goutez, sentez.
  • Deuxième exercice : observez en début, milieu et fin de repas, votre niveau de faim (entre 1 et 10), votre satisfaction à manger (entre 1 et 10).

Ces exercices sont en réalité des astuces qui vous permettent de maintenir votre concentration sur le repas. Plus vous les ferez, moins vous aurez besoin de faire l’effort de vous poser ces questions, plus cela deviendra naturel. Comme l’est l’acte de manger en pleine conscience.