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Tout le monde parle de body positive.
Et nous pensons que c’est une bonne chose.

Mais, nous pensons aussi que le body positive peut faire culpabiliser
les femmes qui n’arrivent pas à s’aimer comme elles sont.

Dans cet article nous allons parler de cette nouvelle forme de culpabilité.
Et quoi faire à la place si vous n’arrivez pas à « body positiver ».

Quand le body positive nous fait culpabiliser

Le body positive a permis de mettre en avant des corps de femmes différents.
Des corps jusqu’ici visibles dans la rue, mais pas dans les média.

Le body positive a rétabli l’écart entre le corps « médian », celui de la femme « moyenne »
(qui se situe autour de la taille 40-42) et le corps « des média » (une taille 36).

Le fait de voir des femmes « comme nous » dans les média nous rassure,
et nous rappelle que : nous n’avons pas besoin de toute faire un 36.

Notre morphologie étant génétique, nous ne sommes pas toute faites pour faire un 36.
L’idée selon laquelle la femme doit faire un 36 a longtemps été véhiculée par les média,
qui ne montraient que des femmes de taille 36.

A force, nous avons fini par y croire, et cette croyance est encore bien ancrée en nous.
Donc logiquement, dès que nous dépassons cette taille 36,
nous faisons la chasse aux kilos « en trop » à la recherche du dernier régime (ou rééquilibrage alimentaire) à la mode.

L’industrie de la mode et les médias ont créé de toute pièce le culte de la minceur,
et les complexes qui vont avec.
Complexes qui servent ensuite à alimenter leur amie, l’industrie du régime.
Cette dernière a toujours la solution (payante) pour nous faire perdre du poids,
et correspondre à ce que nous pensons être « la normalité », la taille 36.

Ces industries marchent main dans la main,
et il ne serait pas étonnant de découvrir que ce sont les mêmes personnes qui les dirigent.
Mais c’est un autre débat.

A première vue, le body positive, est « tout positif ».
Pourtant, de nombreuses femmes nous écrivent pour nous dire que le body positive les fait culpabiliser.

Si vous vous reconnaissez, lisez la suite.

Est-ce possible qu’un mouvement comme le body positive, qui a justement été créé pour déculpabiliser les femmes,
créé lui-même une forme de culpabilité ?

Oui.
Nous allons vous montrer pourquoi.

Si les femmes sont globalement d’accord avec l’idée « d’aimer son corps ».
En pratique, c’est très différent.

Quand on a passé notre vie à détester notre corps,
il est difficile de l’aimer soudainement.
De nombreuses femmes ont l’impression de « se forcer » à aimer leur corps.
Et évidemment, ça ne marche pas.

Elles entrent donc dans une nouvelle forme de culpabilité.
La culpabilité de ne pas réussir à aimer son corps.

On essaie de faire comme si on aimait notre corps.
Mais on a l’impression de se mentir à soi-même.
Et finalement, on ne se sent pas mieux dans notre peau.

On aimerait y arriver mais… on n’y arrive pas.
Quoi faire dans ce cas ?

Le body positive n’est pas la seule alternative à « la détestation de notre corps ».
Ça n’est pas noir ou blanc.

Il existe un terrain neutre entre la détestation et l’amour de notre corps.

Le body neutrality, c’est quoi ?

Et si on arrêtait de parler autant du corps ?
Et si on adoptait un regard neutre à son égard ?
⠀⠀
Ni positif, ni négatif.
Ni bodypositive, ni bodyshaming.
Neutre.
⠀⠀
Juste, un corps.
⠀⠀
Un corps qu’on n’ignore pas.
Et un corps qu’on ne regarde pas à outrance non plus.
⠀⠀
Un corps qu’on ne déteste pas.
Et un corps qu’on ne se force pas à aimer non plus.
⠀⠀
Juste, un corps.

Post Instagram de @Elyane C.

Aimer son corps est un challenge pour de nombreuses femmes,
et peut devenir une source de culpabilité plutôt qu’une source de bien-être.

C’est pour cette raison que le mouvement « body neutrality » a été créé.
L’idée ça n’est ni de détester notre corps, ni de se forcer à l’aimer.

On veut simplement vivre avec, dans le respect.

Y penser un peu moins, et développer les autres aspects de notre vie.
Toutes ces choses qu’on a délaissées car nous étions trop occupées à essayer de maigrir.
Pensez à tout l’espace mental que la perte de poids a pris dans votre vie.

Ici, nous aimons insister sur la notion de « respect ».

Respecter notre corps, c’est à la fois le laisser tranquille, et à la fois ne pas l’ignorer.
C’est prendre soin de lui et en même temps ne pas lui accorder trop d’attention.

Nous pensons que le body positive a apporté beaucoup de bonnes choses.
Mais nous pensons aussi que le body neutrality est plus utile pour de nombreuses femmes.

Body positive ou body neutrality ?

Si le body positive ne vous aide pas et vous fait culpabiliser au contraire.
Vous savez maintenant que vous n’êtes pas toute seule.

Un mouvement a même été créé juste pour vous : le body neutrality.

Si « aimer votre corps » vous parait impossible aujourd’hui. C’est OK.
Essayez le regard neutre. Et donnez lui moins d’importance dans votre vie.

Essayez d’entretenir une relation de respect avec votre corps.

Comme un voisin avec qui vous avez une entente cordiale,
et qui n’est pas non plus votre meilleur ami.

Vous lui dites bonjour le matin en allant au travail.
Et bonsoir le soir en sortant les poubelles.
S’il a besoin d’un coup de main, vous êtes là.
Mais le reste du temps, vous ne pensez pas à lui, ni en bien, ni en mal.

Vous avez du respect pour lui, mais pas de sentiment d’amitié.
Et c’est OK.